Pluie, vent, froid. Visages à volets fermés des voitures qui me dépassent. Quelle énergie déployer, pour trouver le sourire en soi et tenter d’étinceller discrètement celui de l’autre.
Ceux qui roulent. Ceux qui comme moi, marchent. Ceux qui passent en vélo. L’humanité a ses rythmes, l’individu ses cohérences.
Je dépasse Ramonville, Pechbusque, Mervilla.
Chemins de terre collants aux pieds. La boue est une conversation instable avec la terre. Trop volontaire, on s’enfonce. Trop léger, c’est parti pour déraper.
Montées, descentes. Montées, descentes. Sous l’averse hurlante, j’incendie Dieu.
« T’aurais pas pu mettre de la terre au milieu, au lieu de nous laisser galérer sur tes collines? »
Je ris de moi. Minuscule virgule en bord de route dans sa cape bleue, croyant que l’on peut crier sa vérité à la face du ciel.
Montgiscard. Un éboueur à l’arrière du camion poubelle m’envoie un signe de tête. Il est trempé. C’est bref, mais on sait. Lui et moi, même bateau.
Mon cœur se remplit. Je remercie.
« Vous êtes l’histoire de mon début de saison, la marcheuse qui va a pied a Varsovie ! », dit le patron du camping en m’accueillant, grand sourire aux lèvres.
Voila. Premier jour, première pierre. Est-ce que cela ressemble à ce que j’avais prévu ? Pas le moins du monde 😅
L’important, c’est de se lancer.
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